Louise Janet

Se pencher sur l’une des toiles de Louise Janet, c’est se laisser inviter dans l’intimité d’une chambre, dont le charme désordonné rappelle nos quotidiens. Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2023, la jeune peintre fait ses débuts dans l’atelier de François Boiron avant de rejoindre celui de James Rielly pour ses deux dernières années d’études.

Fascinée par la peinture flamande du 17e siècle et plus précisément par la manière dont Vermeer peint ses « fenêtres ouvertes sur le monde » -offrant à ses intérieurs une profondeur et à ses personnages une présence irrépressible – Louise se dirige dès ses débuts vers une peinture figurative.

À travers ses petits formats, Louise Janet nous dévoile des parts de son histoire. Des personnages aux airs songeurs évoluent dans ses intérieurs familiers : loin de vouloir dresser le portrait de son entourage, l’artiste laisse cependant entrevoir une part de leur intériorité. La décoration d’une chambre, la manière désinvolte de laisser une couette défaite sur un lit, le « bordel organisé » qui jonche le sol… Chaque objet devient l’indice d’une personnalité et ouvre la voie à la narration.

Dans son diptyque Croisement, présenté lors de l’édition 2023 de Private Choice, le cadrage place le spectateur dans le couloir d’un appartement, point central du foyer où la jonction des univers se fait. Alors que l’une des ouvertures laisse entrevoir une salle de bain, deux autres portes mènent vers les chambres de deux individus, dont le décor trahit les goûts et habitudes.

La peinture à l’huile permet à Louise Janet d’immortaliser certains moments qu’elle aimerait suspendus dans le temps. L’artiste intègre à sa mémoire photographique tout un imaginaire, substituant sa perception de la réalité aux lacunes des souvenirs passés.