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Roland Cognet

C’est depuis plusieurs décennies que Roland Cognet a entamé et développé une réflexion artistique autour des matières et des formes, avec pour principale quête celle de fusionner au sein d’une même œuvre les quatre essences fondamentales : minéral, végétal, animal et humain. En ce sens, ainsi que par la pratique d’un art sculptural de l’équilibre, Roland Cognet se situe dans la lignée d’artistes américains et français proches de la sculpture concrète, comme Toni Grand, Robert Morris, Michel Fried et Etienne Martin.

Cette recherche de l’équilibre et de l’essence, Roland Cognet la manifeste par le travail de matières brutes telles que le bois, l’acier, le bronze, mais aussi par un investissement presque à chaque fois différent de l’espace occupé par l’œuvre.

Par exemple, dans sa série de Bronze, l’artiste choisit d’occuper l’espace par l’intermédiaire de sculptures animales qui peuvent aisément se disséminer au sein d’un parcours d’exposition. Avec cette série, il interroge son rapport à l’animal, de l’ordre du métaphysique : “L’animal traverse mon travail de sculpture un peu comme une apparition, une citation, au côté et en contraste avec des recherches construites en bois comme des fragments de paysages simplifiés.” Il arrive que Roland Cognet ne sache pas où le mènera le début d’une sculpture, l’artiste se laissant surprendre par l’altérité de sa propre création. Ses têtes de singes en témoignent : ayant d’abord adopté des formes de têtes de chiens, ses sculptures sont progressivement devenues sous ses mains des têtes de singes au regard flouté. Pour Roland Cognet, ce “flou du regard” est essentiel, puisque c’est lui qui vient signifier et signaler la radicale altérité de l’animal, l’irréductible étrangeté de la vie sauvage.

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